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Pourquoi privilégier
les
peintures naturelles ?

Les peintures synthétiques, qui sont massivement utilisées tant dans la peinture en bâtiment que dans la peinture décorative, même lorsqu'elles sont en phase aqueuse (les peintures glycero-phtaliques, à base de résines alkydes, les peintures vinyliques et acryliques, au latex...) sont composées d'ingrédients issus de la pétrochimie et de la chimie lourde.

Si depuis le XXe siècle, elles ont pris la place des peintures naturelles utilisées pour certaines depuis l'Antiquité, on prend aujourd'hui conscience de leurs effets néfastes.

Les liants de ces peintures et les solvants qu'elles contiennent ont en effet un impact délétère sur la santé, l'environnement et le bâti.

D'où l'intérêt de privilégier des peintures naturelles, qui sont non toxiques, écologiques et plus adaptées au bâti, notamment au bâti ancien.

L'éventail de peintures naturelles, à base minérale ou organique, est large : peinture à base de chaux, de caséine (protéine de lait), d'oeuf, de silicate (de potassium), d'huiles végétales, de gomme arabique, d'argile, de colles de peau, de résines et de cires naturelles, algues, voire même de bière, entre autres.

Elles doivent être sélectionnées en fonction de leurs propriétés et du projet, de manière à être le plus adaptées possible au support et au contexte.

Ces peintures peuvent être composées sur place à base produits naturels et locaux, ce qui s'inscrit dans la dynamique des circuits-courts, ou sélectionnées auprès de fabricants qui proposent aujourd'hui de plus en plus de produits qui ne contiennent aucune matière dangereuse, ou sont peu néfastes pour la santé, l'environnement et le bâti.

L'IMPACT SUR LA SANTE

Les peintures synthétiques contiennent des produits toxiques qui sont libérés pendant et après leur mise en oeuvre. Pour empêcher le développement de moisissures et de bactéries, ou pour améliorer certaines caractéristiques du produit, on ajoute souvent, dans les peintures synthétiques :

  • des additifs chimiques

  • des pigments contenant des COV (Composés Organiques Volatiles)

  • des biocides

  • et même des métaux lourds

Ces matériaux, qui imprègnent les tissus et restent présents dans l'air pendant plusieurs mois, sont toxiques. Ce qui a un impact sur la santé des artistes-artisan·e·s qui les appliquent, ainsi que sur celle des habitant·e·s et des usager·e·s des lieux.

Les peintures naturelles, qui sont fabriquées à partir de matériaux (liants et pigments) biodégradables et renouvelables, auxquelles ne sont ajoutés ni additifs ni conservateurs, sont non toxiques. Elles présentent la plupart du temps une capacité de diffusion supérieure à celle des peintures synthétiques. Ce qui par conséquent contribue à créer un intérieur sain.

L'IMPACT SUR L'ENVIRONNNEMENT

Les peintures synthétiques contiennent des ingrédients polluants et consomment une grande quantité d'énergie tout au long de leur cycle de vie.

Les ingrédients contenus dans ces peintures, issus de l'industrie pétrochimique, toxiques et non biodégradables, sont rejetés dans le système d'évacuation de eaux usées lors de leur production, de leur utilisation et de leur recyclage. Or les particules fines qu'ils libèrent ne sont traitées par aucune station d'épuration. Ce qui a pour effet de polluer :

  • les cours d'eau

  • les océans

  • les sols

En outre, leur fabrication nécessite beaucoup d'énergie grise, c'est-à-dire la somme des énergies dépensées et consommées pour :

  • créer et emballer le produit

  • le transportervers les sites de distribution

  • le stocker, le distribuer et le vendre

  • l'utiliser, l'entretenir puis le recycler

Même lorsqu'elles sont recyclées, réduisant ainsi leur impact environnemental, un certain nombre de résidus restent polluants. Ce qui a un impact sur l'environnement, et participe à la détérioration de la faune et de la flore marine notamment.

Les peintures naturelles contiennent des ingrédients en grande partie biosourcés, biodégradables et renouvelables.

D'une part, les matériaux utilisés, non toxiques, peuvent la plupart du temps être rejetés dans les déchets ménagers, ou même être compostés.

D'autre part, l'impact de ces peintures sur l'environnement est réduit tout au long de leur cycle de vie, qui va de l'extraction des matières premières jusqu'à leur traitement en fin de vie. Lorsqu'elles sont fabriquées sur place avec des matériaux locaux, l'énergie utilisée est par conséquent réduite puisque cela n'implique ni conditionnement, transport ou stockage. Lorsqu'elles sont commandées chez des fabricants, elles peuvent être vendues sous forme de poudre, ce qui réduit l'énergie grise utilisée et permet d'éviter le transport inutile de l'eau qui est directement ajoutée par l'applicateur·trice.

L'IMPACT SUR LE BÂTI

Les peintures synthétiques n'ont généralement pas une très longue durée de vie, ce qui implique de les renouveler régulièrement. Et bien qu'elles soient présentées comme multi-support, elles ne sont pas adaptées à tous les matériaux, en particulier dans le bâti ancien (bois, pierre, brique, etc.).

Ces peintures forment un film plastique qui imperméabilise le support et ne le laisse pas, ou très peu, respirer. Ce qui :

  • empêche la régulation naturelle de l'humidité dans l'air ambiant

  • provoque la prolifération des moisissures

  • favorisé les infiltrations et les remontées capillaires qui endommagent la structure

  • favorise les charges électrostatiques, attirant ainsi poussières et acariens

Ces effets, s'ils peuvent apparaitre comme des dégats matériels mineurs, participent toutefois à endommager l'édifice (décollement des décors, effritement des boiseries, apparition de tâches verts ou noires...), et peuvent, dans les cas les plus graves, mettre en danger la structure du bâti.

Les peintures naturelles sont, pour certaines extrêmment durables dans le temps : on en prend pour preuve la conservation de décors peints datant de plusieurs siècles.

Elles présentent des propriétés variables (perspirance, plasticité, couvrance, compatibilité avec certains prigments, texture, dureté, temps de séchage, etc.) en fonction des liants utilisés dans leur composition. Ce qui explique que chacune soit plus ou moins adaptée aux différents supports accueillant les décors.

Elles sont, pour certaines, perspirantes et évitent ainsi le développement d'infiltrations et de remontées capillaires dans les plafonds et dans les murs, préservant ainsi l'équilibre structurel et bactérien du bâti.

Antistatiques, elles éliminent les charges statiques, ce qui réduit la poussière et les acariens.

Certaines d'entre elles, comme la chaux, possèdent des propriétés naturelles qui évitent l'utilisation de conservateurs ou d'additifs chimiques (type antifongique) car leur PH prévient  la formation de moisissures.

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